Depuis 1982, à chacun sa façon de fêter la musique lorsque le 21 juin arrive, de la façon la plus tonitruante et cacophonique des centres villes à la manière la plus discrète et raffinée au fond d’un jardin.
Loin et pourtant si proche du vacarme urbain, l’Orchestre Dijon-Bourgogne et l’Opéra de Dijon rassemblent quelques 280 exécutants pour donner les célèbres Carmina Burana de Carl Orff, que l’on ne saurait résumer au « O fortuna » qui ouvre le bal…
Comment s’est organisée cette belle entreprise musicale qui réunira sur le plateau de l’Auditorium de Dijon amateurs et professionnels ? Echange avec Joseph Bastian, chef principal de l’Orchestre Dijon-Bourgogne et Anas Ismat, chef du Chœur de l’Opéra de Dijon.
Cela devient une heureuse habitude, l’Orchestre Victor Hugo est en concert mardi 27 mai pour un programme rassemblé sous le titre « Wagner et la lumière » dans l’Auditorium de l’Opéra de Dijon.
Compositeur de génie, Richard Wagner s’est particulièrement illustré dans le genre de l’opéra. Ses pages symphoniques – ouvertures ou préludes – ont néanmoins souvent acquis une certaine autonomie, et sont régulièrement jouées pour elles-mêmes ; l’Orchestre Victor Hugo se plonge dans celles qui ont fait sa renommée, du Vaisseau fantôme à Tristan et Isolde.
Majestueuse et particulièrement dramatique, l’ouverture du Vaisseau fantôme fait entendre, dès les premières mesures, l’orage qui gronde au loin. Mais l’ouverture du premier grand succès de Wagner (l’œuvre est créée en 1843) ne se résume pas à la tempête, et explore rapidement des caractères très contrastés ; Wagner fait ainsi également entendre le thème du Hollandais volant, qui, maudit, ne peut trouver la paix que dans l’amour absolu d’une femme (il la rencontrera en Senta, la fille d’un marchand norvégien). Il émaille encore la partition de celui de Senta (associé à l’idée de Rédemption), des Marins ou encore de l’Errance.
Tendre et mystérieuse à la fois, la scène des « Murmures de la forêt » se déploie au cœur de Siegfried, le troisième des quatre drames lyriques constituant la tétralogie dans laquelle Wagner dépeint l’épopée de l’Anneau du Nibelung, inspirée des mythologies germanique et nordique. C’est un jeune homme apaisé que le compositeur met en scène, contrastant avec les vociférations guerrières proférées lors de son combat avec le géant Fafner ; désormais seul dans la forêt, il pense avec émotion à sa mère et entre en communion avec l’immensité accueillante de la nature.
C’est à partir de fragments du même opéra que Wagner imagine Siegfried Idyll, dans l’une des périodes les plus heureuses de sa vie : il vient d’épouser Cosima, et de devenir père pour la troisième fois – d’un garçon qu’il appellera Siegfried. Dans ce cadeau offert à sa deuxième épouse, Wagner forme un canevas de plusieurs thèmes : celui de la Paix, également lié à l’Immortelle bien-aimée, celui associé à Siegfried, au Sommeil ou encore au Chant de l’oiseau.
Majestueux, le thème des Pèlerins ouvre Tannhaüser, l’opéra que Wagner achève de composer en 1845 pour Dresde, à partir de sources médiévales. Cet opéra romantique met en scène l’opposition entre l’amour sacré et l’amour profane à laquelle est en proie Tannhäuser, un ancien ménestrel ayant quitté le château de la Wartburg pour le Venusberg. On entend ainsi les échos sensuels et conquérants de la déesse de l’amour dès l’ouverture, ou encore le thème associé au jeune homme lui-même, particulièrement éclatant.
Autre opéra de l’amour impossible par excellence, Tristan et Isolde est également un opéra d’une remarquable sensualité. Celle-ci s’exprime dès les leitmotivs de l’Aveu et du Désir, énoncés dans un élan croissant par le pupitre des violoncelles, auxquels succèdent les bois ; de plus en plus pressant, il s’épanouit dans un tutti passionné, qui entonnera à son tour le leitmotiv du Regard : les ingrédients principaux du drame sont présentés en quelques minutes. La scène finale de la « Mort d’Isolde » répond en miroir à cette ouverture, souvent jouée dans un même geste par l’orchestre seul : alors que Tristan vient de mourir, Isolde chante une dernière fois son amour incommensurable pour lui, avant de le rejoindre pour l’éternité.
Aurore Flamion
Ce programme sera également donné samedi 14 juin au Théâtre Ledoux de Besançon.
Echange avec le chef Jean-François Verdier qui dirigera l’Orchestre…
Difficile de dire combien de personnes ont apporté ou apporteront leur concours aux deux représentations proposées par l’association Labopéra de « La belle Hélène », de Jacques Offenbach au Zénith de Dijon samedi 17 et dimanche 18 mai, tant les collaborations sont multiples, des collégiens aux retraités, des participants les plus extérieurs au monde de l’opéra aux professionnels avertis…
Au final, soixante cinq choristes amateurs, vingt cinq musiciens d’orchestre, une quinzaine de chanteurs professionnels ou en cours de professionnalisation, autant de danseurs, des comédiens, des techniciens… le tout sous la direction musicale de Maxime Pitois, porteur du projet, et dans une mise en scène de Ismaël Gutierrez.
Sans rien sacrifier à la rigueur de mise pour réaliser un tel spectacle, on a bien compris que, au-delà de l’exigence artistique et technique, c’est bien de partage d’expériences, d’échange intergénérationnel dont il s’agit.
C’est un étonnant voyage à travers le romantisme allemand que propose l’association Arteggio à l’occasion du concert-lecture organisé aux Archives Départementales de la Côte-d’Or à Dijon le jeudi 17 avril.
A côté des textes lus par Edouard Bouyé, Directeur des Archives, on entendra, entre autres, de larges extraits du Winterreise de Franz Schubert, mais attention, oubliez bien vite Dietrich Fischer-Dieskau car les célèbres lieder seront interprétés par Belinda Kunz et ne cherchez pas l’habituel pianiste puisque la mezzo-soprano sera accompagnée par Léa Masson à la guitare, instrument du voyage et du rêve par excellence.
De la simple ballade ou chanson populaire aux plongées du Voyage d’Hiver de Franz Schubert dans les reliefs abrupts de l’inconscient, il y a tout un monde et une richesse de possibles. Que de chemins parcourus dans l’intimité du dialogue entre le chant et l’instrument.
Mêlant pièces originales et transcriptions, le programme nous emmène dans les mers infinies de la nostalgie, du rêve et de l’amour, dans des promenades nocturnes au coeur de la nature, sur des musiques de Schubert, Weber, Zumsteeg, Mendelssohn ou Brahms…
Après une présentation au Château de Bussy-Rabutin à l’occasion des Journées du Patrimoine 2023 puis un enregistrement sorti chez Accent au printemps 2024, Les Traversées Baroques font enfin profiter les dijonnais de l’une de leurs dernières trouvailles : « La morte vinta sul Calvario » de Marc-Antonio Ziani (1653-1715) à l’occasion d’un concert dimanche 13 avril en l’Eglise Notre-Dame de Dijon.
« La mort vaincue sur le calvaire », chanté à la cour de l’empereur d’Autriche Joseph Ier, au soir du Vendredi Saint 1706, relate, selon l’argument de l’oratorio » la joute oratoire qui oppose le Démon qui se réjouit de la mort du Christ, et la Mort elle-même, qui s’approprie à son tour l’origine de la mort du rédempteur… au beau milieu de cette dispute, intervient l’allégorie de la Nature Humaine qui pleure amèrement la mort de son Sauveur, mais est à son tour injurié et menacé par le Démon pour ne pas avoir été racheté de ses péchés. C’est alors qu’intervient la Foi qui parvient à confondre la maligne fausseté du Démon qui continue à ne pas croire à la valeur de la rédemption…
Contrairement à ce qui se faisait à Vienne au début du du XVIIIe où ces « sepulcro » étaient représentés avec décors et costumes, l’œuvre sera donnée en version concert.
Echange avec Etienne Meyer qui dirigera chanteurs et instrumentistes.
Du 19 au 23 mars, l’Opéra de Dijon propose trois représentations des Pêcheurs de Perles, de Georges Bizet.
Cette nouvelle production est mise en scène par Mirabelle Ordinaire (ancienne de l’Académie de l’Opéra de Paris et actuellement membre de l’équipe des Stage Directors du Met de New York).
L’Orchestre Dijon Bourgogne, le Chœur de l’Opéra de Dijon et les solistes interprèteront, sous la direction de Pierre Dumoussaud, cette œuvre de Bizet, rarement monté et caractéristique du mouvement exotique en vogue à l’époque (1863).
Echange avec le chef Pierre Dumoussaud, Victoire de la Musique Classique 2022…
Avec théâtre, littérature, opéra, conférence, performances, expositions, œno-gastronomie et… concerts, le festival Italiart s’installe à Dijon du 4 au 30 mars pour sa 19e édition.
Créé à l’initiative du metteur en scène, auteur et dramaturge Italien Vincenzo Cirillo, Italiart propose une Italie riche d’une culture qui plonge ses racines tout autant dans son passé que dans notre époque à travers une série de manifestations organisées en divers lieux de la Ville.
En nous intéressant particulièrement à notre domaine de prédilection, la musique, nous avons interrogé Vincenzo Cirillo.
C’est en coproduction avec l’Opéra National du Rhin que l’Opéra de Dijon monte l’un des monuments les plus célébrés de l’art lyrique : La Traviata, de Giuseppe Verdi à l’occasion de quatre représentations les 9, 11, 13 et 15 février données dans son Auditorium.
Pour cette nouvelle production, on retrouve le trio qui avait déjà contribué au succès du « Don Pasquale » de Donizetti il y a trois ans : Amelie Niermeyer à la mise en scène, Débora Waldman à la baguette, et Melody Louledjian dans le rôle de Violetta.
En 1852, la tragédie de La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas (fils) bouleverse intimement Verdi qui se met immédiatement à la composition de son opéra. Il y raconte l’histoire d’un amour interdit entre une maîtresse et son amant. Dans la vision d’Amelie Niermeyer, ils se sont rencontrés dans un hangar désaffecté, au détour d’une soirée clandestine, où les âmes se croisent et, parfois, se reconnaissent. Dans les salons parisiens ou au milieu d’une rave party, le drame profond de la Traviata demeure, immuable et exalté.
Distribution :
Musique Giuseppe Verdi
Livret de Francesco Maria Piave
Direction musicale Débora Waldman
Mise en scène Amelie Niermeyer
Orchestre Dijon Bourgogne
Chœur de l’Opéra de Dijon
Violetta Valéry Melody Louledjian
Flora Bervoix Marine Chagnon
Annina Marie Lenormand
Alfredo Germont David Astorga
Giorgio Germont Serban Vasile
Gastone Carl Ghazarossian
Baron Duphol Timothée Varon
Marquis d’Obigny Joé Bertili
Docteur Grenvil Ugo Rabec
Giuseppe, domestique de Flora, commissionnaire Artistes lyriques du Chœur de l’Opéra de Dijon
D’une tentative d’explication de la popularité de l’opéra de Verdi aux sentiments qui animent la cheffe d’orchestre face à un tel « monument », échange avec Debora Waldman.
Pour sa première production de l’année 2025, Dominique Pitoiset, directeur général et artistique de l’Opéra de Dijon, à choisi le seul opéra composé par Béla Bartok : « Le Château de Barbe-Bleue » avec, en prologue, « Les Métamorphoses » de Richard Strauss.
Dans la fosse d’orchestre, les jeunes musiciens de l’OFJ sous la direction de Kristiina Poska, nouvellement arrivée à la tête de cette formation qui n’avais jamais eu l’occasion de se frotter au monde de l’opéra.
Pour ce spectacle donné à Dijon les 11 et 12 Janvier, la mise en scène et la scénographie sont signées par le maître des lieux, Dominique Pitoiset, qui a pris le parti de retracer l’existence de Barbe-Bleue au fil des Métamorphoses de Strauss et du Château de Barbe-Bleue de Bartók, mis en regard dans une sorte de diptyque.
Sur le plateau, à côté de quelques figurants, les deux seuls personnages de l’opéra : Önay Köse dans un imposant Barbe-Bleue tandis que Aude Extrémo incarne Judith, quatrième épouse introduite au sinistre et mystérieux château.
A quelques jours de la première représentation, Aude Extrémo a répondu aux questions de BFC Classique…
Dix-neuvième disque de l’Orchestre Victor Hugo, voici, retrouvées au fond d’une malle, les mélodies écrite à Guernesey par Adèle Hugo, fille de Victor.
C’est en effet dans l’île de Guernesey où elle suivit son père en exil que, pour tromper l’ennui, Adèle se met à écrire, jardiner et jouer du piano. La musique devient un refuge, la composition un moyen d’expression. Bien que ses proches reconnaissent ses qualités de pianiste, un amour chimérique la fait fuir durant 9 ans outre-Atlantique et sonne la fin de sa carrière artistique. Elle ne sera jamais parvenue à faire publier ses mélodies, et finira sa vie en France en 1915, internée en maison de santé.
C’est en 2004 que le compositeur franco-suisse Richard Dubugnon, invité par le Victor Hugo International Festival de Guernesey, découvre ses partitions dans une malle à Hauteville House. Convaincu de la valeur du « trésor », il demande une copie des manuscrits qu’il répertorie, complète et arrange, avant de proposer le fruit de son travail à Jean-François Verdier, directeur musical de l’Orchestre Victor Hugo.
C’est l’intégrale de ces quinze mélodies accompagnées de quelques pièces instrumentales que l’on retrouve sur cet enregistrement et pour l’occasion, on a fait appel, avec l’Orchestre, à Sandrine Piau, Anaïs Constans, Axelle Fanyo, Karine Deshayes, Isabelle Druet, Laurent Naouri, et le Chœur de l’Opéra de Dijon.
Présentation de cet album édité chez Alpha Classics, avec le chef Jean-François Verdier pour guide parmi quelques une de ses plages.
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