Après un an de relâche forcée, le Festival d’Opéra Baroque et Romantique de Beaune retrouve la Cour d’Honneur et la Salle « des pôvres » des Hospices et la Basilique Notre-Dame.
Au programme de cette 39e édition : 7 opéras et oratorios, 4 récitals.
2 opéras de Mozart, sur instruments d’époque : en ouverture, Lucio Silla, l’un de ses tout premiers opéras composé, vers l’âge de 17 ans pour le Teatro Ducale de Milan. Lucio Silla a longtemps été un ouvrage méconnu dans la production mozartienne. Il s’agit pourtant d’un chef-d’œuvre de l’opéra seria : da capo virtuoses qui sont un véritable défi pour les chanteurs. Une révélation à voir et à entendre, dirigée par Laurence Equilbey dans une mise en espace originale de Rita Cosentino. La Flûte enchantée, composée à 36 ans, dans les derniers mois de sa vie, est certainement l’opéra mozartien qui, à chaque instant nous émerveille et nous transporte. Le Festival a demandé à Jérémie Rhorer de diriger cette Flûte espérée à Beaune depuis plusieurs années.
3 opéras ou oratorios de Haendel dont 1 oeuvre de jeunesse composée lors de son voyage en Italie qui atteste de l’extraordinaire fécondité de ses séjours romains, napolitains ou vénitiens et qui préfigurent déjà ses compositions de la maturité : Il Trionfo del Tempo e del Disinganno, son premier oratorio composé pour Rome, à l’âge de 22 ans, et qui déjà témoigne de l’extraordinaire maîtrise stylistique d’un musicien aux multiples virtuosités, dirigé par Ottavio Dantone. 2 oeuvres de la maturité : l’Allegro, Il Penseroso ed il Moderato, grande Ode pastorale, dirigée par William Christie (dont on fêtera les 35 ans de présence à Beaune), qui nous donne à entendre une partition, à la fois symphonie pastorale et lyrique, comparable aux Saisons de Haydn… Par contraste, Lenardo Garcia Alarcon dirige Semele, opéra dramatique où la passion amoureuse de Jupiter pour Sémélé, où comment la coquetterie et l’ambition causent la perte de Semele. Haendel a particulièrement soigné la continuité du récitatif avec les airs, anticipant de vingt ans la réforme de Gluck dans ses opéras (notamment dans l’Orfeo ed Euridice).
A signaler aussi l’ouverture d’une trilogie des opéra de Monteverdi avec Le Retour d’Ulys dirigée par un nouveau chef invité, Stéphane Fuget à la tête de son nouvel orchestre les Epopées.
4 récitals : deux dédiés à des grandes voix et deux à de jeunes talents viendront aussi illustrer l’une des lignes directrices qui animent ce festival d’été : fidélité et découverte…
Rencontre avec Anne Blanchard, fondatrice et directrice du Festival…