Le ballet des Jean-Baptiste passe par Dijon

C’est le 15 Janvier 1622 que fut baptisé à Paris Jean-Baptiste Poquelin avant de devenir Molière. 400 ans plus tard, jour pour jour, Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre est à l’auditorium de l’Opéra de Dijon pour évoquer, en musique, l’heureuse collaboration de l’homme de théâtre et du florentin Jean-Baptiste Lully.

Ce concert est l’occasion de retrouver les musiques du Bourgeois gentilhomme, de Monsieur de Pourceaugnac, de La Pastorale comique au fil des airs qui forment leur « bande originale » trop rarement jouée.

En 1661. Tout juste marié, le Roi Soleil prend les rênes du royaume. La même année, Molière le Parisien et Lully le Florentin présentent chez Fouquet, à Vaux-le-Vicomte, leur première comédie-ballet Les Fâcheux. La décennie qui vient, celle des plaisirs et des fêtes, sera rythmée par leurs inventions… Soutenu par la faveur royale, le duo étend les forces de l’orchestre, unit dans les ensembles jusqu’à cinq ou six voix.

L’idylle, hélas, succombera à la jalousie, à l’ambition. Envieux des bénéfices perçus et mal partagés par Molière, de son théâtre au Palais-Royal, Lully profite en 1672 de la tuberculose qui frappe son ancien compère pour obtenir l’exclusivité d’un spectacle nouveau : l’opéra. Là, le Florentin poursuivra l’aventure de l’art lyrique français, commencée avec son ami dramaturge. Quand celui-ci revient sur scène, il ne peut plus choisir le nombre de ses musiciens. La brouille est consommée. Molière mourra sur les planches, pendant un Malade imaginaire mis en musique par Charpentier.

De ces destins désunis, ce programme retient la décennie dorée, qu’exaltent l’orchestre complet du Poème Harmonique et un plateau de six chanteurs, parmi les plus belles voix du baroque français.

Echange avec Vincent Dumestre, qui n’a pas attendu cette « Année Molière » pour jouer la musique de Lully…

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